La musique. Oui, la musique. (Plus loin)

Épisodes précédents:
1- La musique. Oui, la musique.

Je ne sais plus où j’avais entendu parler de ça mais j’avais trouvé ça génial: l’électromagnétisme.

Qu’est-ce que l’électromagnétisme et qu’est-ce que ça a à voir avec la musique ?

Je vais demander aux personnes ayant suivi des cours de physiques après le CM2 de quitter la salle deux minutes.

Prenons un exemple:
Nous avons deux amis sympa: Une bobine de fil, que nous appellerons Rebecca et un solide aimant qui nous appellerons John.

Schéma explicatif:

Bonjour Rebecca, bonjour John.

Nous allons faire une première expérience: nous allons brancher Rebecca la bobine sur un courant électrique. Elle va devenir magnétique comme une folle et nos deux amis vont être attirés l’un vers l’autre comme des foufous.

Schéma explicatif:

Dans un haut-parleur ou un écouteur, on électrifie Rebecca de façon sophistiquée, ce qui va la faire s’agiter, elle va être attirée, puis non, puis si, et grâce à elle, nous avons du son parce que c’est elle qui fait gigoter le machin en carton du haut parleur.

Si nous décidons au contraire d’agiter Rebecca autour de John, il va se passer l’inverse. En s’agitant autour de John et de son magnétisme naturel, elle va se mettre à fabriquer de l’électricité. On se sert de l’incongruité de cette scène dans les micros, par exemple.

Pour le côté pratique, un haut-parleur et un micro sont quasiment la même chose, sauf que dans l’un on fait passer du courant pour faire du son, et dans l’autre on se sert des vibrations du son pour faire du courant. Ça a son importance pour plus tard.

C’est évidemment très simplifié (et je vois ceux qui s’y connaissent trépigner en bougonnant que ça marche pas comme ça et que c’est n’importe quoi, mais comme je leur avait demandé de ne pas lire ce qui suivait, ils n’ont pas le droit de la ramener car ça voudrait dire qu’ils sont malhonnêtes).

Vous pouvez aller chercher vos camarades dans le couloir.

Qu’est-ce que tout ça a à voir avec des instruments de musique?

Il se trouve que sur une guitare électrique, il y a des petits aimants John, des petits fils Rebecca autour, et que justement il y a des cordes en métal qui passent dessus.
Quand vous grattez une corde (appelons la Jessie), elle vibre au dessus des petits aimants, elle perturbe John de loin et ça fait un petit courant, et comme vous avez branché votre guitare sur un ampli, ce courant est amplifié et vous entendez Hey Joe.

J’avais dans l’idée de fabriquer une basse. J’avais en effet trouvé une tringle à rideau assez grande et je disposais de gros fils de nylon. Me vint alors la lubie de faire une basse électrique.
Or, avec des cordes en nylon, pas moyen de faire le petit truc de la corde qui vibre au dessus des aimants (car le nylon n’est pas magnétique).

Je m’attelai donc au montage tout de même. La basse en question ressemblait à ça, de mémoire:


Basse électrique, bois, métal.

Quelques remarques sur ce modèle:

Le manche ainsi que le corps de l’instrument est composé d’une tringle à rideau d’un bon 1,80m, rabotée sur un coté pour que ça soit bien plat.

Le corps est agrémenté d’une plaque de contreplaqué aidant à la prise en main. C’est vissé dessus, solide. La forme de la plaque évoque à la fois la basse de Mc Cartney et le Millenium Falcon.

Les deux cordes de gros nylon sont accordées à l’octave. Ça veut dire que si une des cordes est accordé en Do, l’autre l’est aussi mais un Do plus aigu.

Pour accorder les deux cordes, pas de clés sur la tête, mais un astucieux système à visser qui se trouve en bas de l’instrument, système que j’ai retrouvé par la suite sur les guitares portugaises. En gros on enroule pas la corde, on la tire en vissant un truc.
Je vous encourage à chercher des photos de ces guitares-mandolines et de leur tête particulière, c’est très beau (et ça a un son vraiment chouette, il y en a plein dans le fado.)

Les frettes (c’est les petites barres en métal sur le manche, pour ceux qui découvrent) étaient des clous espacés de façon empirique (à l’oreille) dans des fentes préparées à la scie. C’était collé avec de la superglu, roulez jeunesse.

Les cordes reposent sur un chevalet et c’est là que c’est intéressant:

Le schéma sous le dessin représente le chevalet vu de profil. Il est fixé sur le dessus de la basse (d) par un coté, vissé solidement (c). L’autre coté est dans le vide, et un écouteur de casque de walkman est scotché dessus (a). Le cordes reposent sur la partie (b)

Lorsqu’on joue, les cordes font vibrer tout ce bazar, ça agite l’écouteur. Et si vous vous souvenez du cours de physique pratique de plus haut, un écouteur ça marche dans les deux sens. Si on fait passer du courant dedans, ça vibre. Si ça vibre, ça fait du courant.

C’est exactement ce que ça faisait: on branchait le bout du casque sur un ampli et on avait du son.

Malheureusement, ça manquait de patate: un écouteur ne produit pas trop trop de courant. Mais j’ai passé de bon moments avec ma super basse, je la branchais sur ma chaine hi-fi (ça marchait pas sur un vrai ampli…) et c’était la fête.
Je l’ai cassée un beau jour, je ne l’ai plus.

 

La musique. Oui, la musique.

La musique. Oui, la musique.

Je voulais faire une petite intro sur l’amour de la musique, la tristesse d’un monde où la batterie du lecteur de mp3 vous lâche dans le métro, l’envie que tous les gens du monde arrêtent de dire que ce qu’écoutent les autres c’est naze.
Je parlais des Amateurs de la Vraie Musique, des spécialistes, des œnologues du jazz, des jeunes qui découvrent, des vieux qui regrettent, la chanson qu’on aime bien mais on le dit pas parce qu’on a l’air con, tout ça.
En fait je me fatiguais tout seul, et j’étais même pas en train de me relire. Je vais passer sur l’intro pleine de sens.

Est-ce que vous remarquez quelque chose de super dans cette image, tirée de “le grand blond avec une chaussure noire” ?


Le grand blond avec une chaussure noire est hors-cadre.

Exactement: Les murs de l’appartement sont couverts d’instruments de musique.

C’est quelque chose qui m’a toujours fasciné dans ce film: l’appartement de Pierre Richard. Les puristes objecteront que nous voyons ici l’appartement de Mireille Darc, mais ça n’a pas d’importance. Je vous avoue que j’avais la flemme d’aller ripper le DVD juste pour faire une capture d’écran.

Et il y a un truc qui me fascine plus que la musique, c’est les instruments de musique.

Ici devait se trouver un développement de l’intro très joli, où je comparais les instruments avec des objets magiques directement reliés à l’âme des gens, c’était très poétique mais j’ai même pas commencé à l’écrire tellement c’était con. Vous voyez le message, quoi: très joli.

Depuis tout petit, je fabrique des instruments de musique.

Normalement, si vous avez un jour été en possession de ces objets, vous avez aussi fabriqué des instruments de musique:


Une bouteille de coca, une branche, un élastique, un clou.

Si vous avez été un enfant normal, vous avez fait le montage suivant: La guitare super.


Une guitare fort passable.

Si vous vivez dans un monde gouverné par les mêmes lois de la physique que moi, votre guitare super devait ressembler à ça:


Loi universelle de l’élastique tendu sur branche un peu molle.

Si vous avez réalisé une guitare super, et je vous le souhaite, vous avez éprouvé l’étrange sensation de tirer une note de musique à partir du contenu d’une poubelle, d’un jardin et d’un fond de tiroir.
Je dis “une note” parce qu’en l’occurrence jouer toute la gamme, c’est assez technique sur un instrument de ce type.


Un moment de grâce. Merci coca, merci les arbres, merci les élastiques, merci les clous.

Personnellement, ce genre d’expérience m’a marqué.

Un jour, j’ai récupéré des cordes pétées qu’un ami guitariste venait de changer. En possession de vraies cordes de vraie guitare, il ne restait plus qu’a faire le reste de l’instrument pour avoir moi aussi une guitare munie de vraies cordes.
Pour la première fois, j’ai décidé de laisser tomber la récup de fond de poubelle et j’ai élaboré un objet digne de vraies cordes de vraie guitare.


Guitare. Bois, métal.

Quelques remarques sur ce modèle:

Parfaitement au courant des lois de la physique des instruments à corde, j’ai élaboré une structure rigide composée de contre-plaqué et tasseaux de section carrée cloués ensemble pour une plus grande solidité. Le manche, composé de barres de sapin brut doublé et vissé est resté rectiligne à ma grande surprise.

La tête de l’instrument reste sobre, percée seulement de trois trous, que traversent trois chevilles efficaces bien que rudimentaires.

Les trois chevilles mettent en tension trois cordes en acier, suivant un accordage techniquement appelé “open tuning” mais qu’on peut qualifier de “roule ma poule”.

Les trois cordes d’acier sont reliées à l’autre bout à trois clous (solides) et les vibrations sont transmises à la table d’harmonie grâce à astucieux chevalet de contre-plaqué. Comme un banjo ou un violon, quoi.

En revoyant le dessin que je viens de faire, un détail me revient, j’avais oublié: il y a un des coins de la caisse qui est coupé en biais. Impossible de me souvenir si la planche avait cette forme à l’origine ou si c’était une coquetterie de ma part.

Bon, vous me croirez si vous le voulez, mais ça sonne mieux que ce que la description pourrait le laisser présager.
Je l’ai encore, il faudrait que je fasse des photos… (Maman, si tu me lis…)

Voilà, demain je vous raconterai une histoire de tringle à rideau et de basse.

 

D17, la fin, parce que bon.

Épisodes précédents:
D17, la panne qui voulait dire que demain on pue.
D17, une aventure qui vaut le coup malgré tout.
D17, les mains dans le cambouis.

Ahlala j’ai mis du temps à faire la fin de cette aventure trépidante de lave-linge, mais j’ai des excuses:

J’ai eu pas mal de travail ces temps-ci (ça, c’est l’excuse pourrie) et je m’aperçois que je tiens mon blog comme je m’occupe de ce dont il parle (et comme je m’occupe de tout, en fait):
dans le désordre et comme ça vient. Ça tourne vite bordélique.

Bien. Où en étions nous?

Faisons un rapide tour des protagonistes et de leurs motivations:


Dans l’ordre: Le designer de lave-linge, moi et le lave-linge.

La fonctionnalité étant que le petit portillon pour mettre le linge dans la machine s’arrête sur le dessus quoi qu’il arrive.


Dans l’ordre: Le designer de lave-linge, moi et le lave-linge.

Nous avions également découvert un système très rigolo et fascinant, l’interrupteur à lames souples que je vous invite à découvrir (en lisant les épisodes précédents) si ce n’est pas encore déjà fait. Ca vaut le coup.


Dans l’ordre: Le designer de lave-linge, moi et le lave-linge.

En résumé: le lave-linge est complètement bloqué parce que la petite trappe n’est pas sur le dessus quand la lessive est finie. On pue.

Il a donc fallu acheter une pièce neuve (le fameux “posistop”).

Un site d’achat de posistop, ça fonctionne avec un moteur de recherche qui fonctionne au numéro de série (si vous le cherchez sur la machine, il est derrière en bas, là où on voit rien) (débranchez la prise avant d’aller voir).

C’est extrêmement pénible, mais vous trouvez la même pièce. La MÊME.
Une semaine après arrive le colis.


SANS DECONNER MERDE A LA FIN.

Il existe plusieurs modèles du même posistop munis de prises différentes. Des prises même pas ultra perfectionnées et tout, hein.
Un truc pour brancher deux fils à la con à une borne. Il y a un mec quelque part qui s’est dit “ah tiens ce qu’on va faire c’est qu’on va mettre une autre prise pour le posistop”.
“C’est mieux” a-t-il ajouté.


Et voilà le travail.


Tu fais moins le malin là hein?

Depuis, le lave-linge remarche.

La prochaine fois j’aimerais bien parler de musique pour changer un peu, je sais pas encore, on verra.

 

D17, les mains dans le cambouis.

Épisodes précédents:
D17, la panne qui voulait dire que demain on pue.
D17, une aventure qui vaut le coup malgré tout.

Le moment était venu de changer la pièce défectueuse.

Je dois préciser que l’excitation provoquée par la découverte de l’interrupteur à lames souples m’a obligé à décaler l’épisode qui suit. Je vous le livre maintenant car il reste d’un intérêt PRIMORDIAL pour tous les malins qui réparent des choses sans l’intervention d’un professionnel.

Voilà, il faut bien penser à bien tout débrancher avant de mettre les mains dans un paquet de fils électriques !

Une prochaine fois, St Claude François le Saint Patron des Étourdis nous expliquera qu’il y a des trucs qui restent super électriques même quand ils sont débranchés hihi !
Dans le métier on appelle ça The Surprise Space Mountain mais le nom savant c’est “il y a un condensateur chargé à bloc dans le bazar”.