Digression (part 2) – La solution.

Je décidai de trouver la solution à mes interrogations sur internet à l’aide de Google. C’est une astuce que j’utilise quand je cherche quelque chose sur internet, elle comporte les deux étapes suivantes:

Bien sûr, je pensais obtenir bien vite une réponse à mes questions grâce à des recherches bien ciblées, comme “acide inoffensif enfants” ou des “gravure cuivre buvable” ou autre. Je déchantai aussi sec, parce que je pensais tomber sur tout un tas de forums où j’aurai trouvé une idée inattendue mais qui marche bien.
A vrai dire je comptais un peu sur ça:

Mais je tombais surtout sur ça:

J’allais laisser tomber lorsque je tombai sur des forums de types qui gravent eux-mêmes leurs circuits électroniques, certains avec de l’acide et d’autres avec un courant électrique. Genre les mecs, direct: l’électrolyse.

Qu’est-ce que l’électrolyse ?
L’électrolyse, c’est une façon électrique de retirer des petits bouts de trucs à un métal pour que ça aille se mettre sur un autre métal. Ca sert à plein de trucs super, comme dérouiller des clous rouillés, ou plaquer des trucs moche avec de l’or pour qu’ils soient plus jolis, ou plein d’autres trucs, par exemple la gravure.
J’ai élaboré DEUX règles simples pour que tout le monde s’y retrouve:

Règle n°1

Regardez ça. Dès qu’on branche la pile, les petits atomes d’un bout de métal se sauvent en nageant et ils vont se coller sur l’autre bout de métal qui trempe dans le liquide ! Il y a rien d’autre à faire !

Alors oui, les gens un peu tatillons me feront remarquer qu’on est pas chez oui-oui et que l’électrolyse c’est ça:

La matière à décomposer ou à transférer est dissoute dans un solvant approprié, ou fondue de sorte que ses ions constitutifs soient disponibles dans la solution.

Une différence de potentiel électrique est appliquée entre deux électrodes immergées dans cette solution.
La cathode est le siège d’une réduction et, l’anode le siège d’une oxydation. Le potentiel de l’anode étant supérieur -ou égal dans une pile court circuitée- au potentiel de la cathode on peut dire que l’anode est la borne positive et que la cathode est la borne négative. Notons que ces bornes sont inversées dans le cas d’une pile.
Lors du passage d’un courant électrique continu, les électrodes attirent à elles les ions de charge opposée. Mais il est faux de dire que l’électrolyse se résume à l’oxydation des anions à l’anode et à la réduction des cations à la cathode. En effet, il est aussi possible d’oxyder des cations à l’anode.

Je vous jure que j’invente rien, c’est copié-collé de wikipedia.

Alors excusez-moi les mecs mais j’ai rien compris, alors que ma règle n°1 est bien plus simple.

Concrètement, comment ça se goupille ?

Vous avez remarqué le petit bonhomme tatillon de tout à l’heure qui revient avec ses termes compliqués ?
Il revient parce qu’il veut savoir exactement sur quel bout brancher sa pile pour que ça marche bien ! Hihi !

C’est pour ça que j’ai élaboré la règle n°2, pour savoir sur quel fil brancher quel bout de la pile ! Quand la réaction commence, il y a un des deux bouts de métal qui va faire des bulles.

Le liquide dans lequel baignent les deux bout de métal doit être spécial (c’est ce que le bonhomme appelle “électrolyte”). Pour le cuivre, c’est de l’eau distillée avec du sulfate de cuivre. C’est plus ou moins de la bouillie bordelaise, en gros. Restait à trouver du sulfate, et pour le coup j’ai eu du bol.


Ma fille a une boite de petit chimiste.

Voilà, il me restait à mettre tout ça en pratique, la prochaine fois on revient à la gravure.

 

Digression (part 1) – L’enfer du sous-sol du BHV.

Quand on bricole des bêtises à la maison , il arrive souvent qu’on aie besoin d’un machin inattendu. Le premier réflexe, c’est de foncer dans un magasin qui pourrait éventuellement vous dépanner.
J’ai composé une petite saynète expliquant à peu 100% des fois où je suis allé dans un magasin pour trouver mon machin inattendu.

Imaginons que c’est l’hiver et que vous avez des petits écureuils tristes un peu partout, et que vous vous dites qu’il leur faudrait des belles noisettes énergétiques, mais les écureuils fuient quand ils vous voient alors ça serait sympa de faire une catapulte à noisettes pour leur envoyer des noisettes sans leur faire peur. C’est un cas de figure, je fabrique pas des catapultes à noisette, c’est pour faire un exemple concret.

Un écureuil triste
Un exemple concret.

Vous mettez au point une petite catapulte bien comme il faut. Il vous faut des petits bouts de bois, deux ou trois clous, de la colle, le truc pas sorcier à monter.

Une catapulte
Dessin de catapulte à noisette.

Vous avez presque fini et bim, il vous manque un petit élément pour que ça marche. Mettons que vous avez besoin d’un ressort (voir le dessin de catapulte, j’ai représenté un ressort comme moyen de propulsion).

Il me faut un ressort

Et c’est là qu’il que vous faites la bêtise d’aller trouver ce putain de ressort dans…

l'enfer

Pour les non-parisiens, le résultat est le même si vous foncez tête-baissée…

chez casto

Et en général, si vous êtes pas un gros malin, il se passe plus ou moins ça:

pan

C’est pour ça que maintenant, quand je vais dans les magasins de bricolage et qu’on me demande “c’est pour quoi faire”, je répond que c’est pour faire ce qui est écrit sur l’étiquette.

En vrai, je demande jamais son avis à un vendeur et je me rencarde sur internet.

C’est pourquoi je ne suis pas allé au BHV pour trouver “de l’acide qui serait buvable par des chats ou des enfants” mais que j’ai cherché des solutions sur internet.
Ça sera la partie 2.

 

La gravure à la maison, et au delà (part 2)

La dernière fois, je m’étais arrêté à: graver du cuivre avec de l’acide.

La première question qui se pose c’est “c’est super mais où je vais bien pouvoir trouver de l’acide à Paris, moi?”.
Ce n’est pas un gros problème, de nombreuses maisons vendent tout ce qu’il faut pour ça, c’est pas bien compliqué.

Une maison serieuse
Une boutique d’acide parisienne.

Ça devient compliqué après, car vous faites entrer des produits pas très sains dans votre foyer (on grave pas en atelier ou quoi, c’est tout dans la cuisine, je vous le rappelle) et j’ai, pour ma part, trois gros soucis avec la présence de bacs d’acide à la maison:

Une maison serieuse
Trois gros soucis avec la présence d’acide à la maison.

Je me mis donc à la recherche d’une solution n’impliquant ni burin (ahah), ni acide, ni rien qui pourrait cramer des chats ou des enfants.

Ce qui m’amènera à la partie suivante qui sera un peu digressive et qui traitera de la quête de solutions alternatives à des problèmes simples dans un monde de gens qui s’y connaissent plus que vous et c’est pas joli à voir.

C’est un peu court cette fois ci parce que je dois aller faire les courses et faire à manger et après j’ai quelques culs à aller botter à Markarth.

Une maison serieuse

 

La gravure à la maison, et au delà (part 1)

Le Chevalier, le Diable et la Mort

Un coup j’étais allé voir une expo de gravures de Durer (j’ai mis un exemple au dessus). Il faut reconnaitre que ce diable de bonhomme savait mettre le feu à la salle et aussi sec des vagues d’enthousiasme parcouraient les salles trop silencieuses. Ce n’était plus que “putain non mais vas y t’as vu celui là?” et autres couinements chuchotés.

Entrainé par le talent de graveur du Maitre, je participai moi aussi à cette bacchanale.

Une bacchanale, par moi.

En fait, j’étais surtout impressionné par les gravures sur bois (celle d’en haut est sur cuivre)

Replaçons les choses dans leur contexte:

Replaçons les choses dans leur contexte:
Dürer: un feu d’artifice d’émotions.

Je décidai aussitôt d’être moi aussi un immense graveur.

Le graveur amateur a TROIS options:

1- La gomme taillée au cutter.
>avantages: tous le materiel est dispo en cours de maths, pas besoin de presse.
>inconvénient: uniquement pour les petites gravures.

2- la patate taillée avec n’importe quel truc pointu.
>avantages: comestible
>inconvénients: c’est pas top niveau définition et globalement c’est pas une bonne idée.

3- le lino taillé avec une gouge.
>avantages: de la vraie gravure comme les pros
>inconvénients: tu vas pas faire du Dürer avec, même si tu le veux de tout ton cœur.

La gravure avec le lino, c’est du lino (comme sur le sol, mais le modèle old school tout marron tout moche) qu’on taille avec une gouge (un petite cuillère toute petite, ou un petit couteau très bien aiguisé) et qu’on imprime ensuite:

Linogravure de A à Z… par nikosan-artwork

Le problème des gouges, c’est que ça coute un bras. Donc on fait avec ce qu’on a, n’importe quel cutter fait l’affaire. Ou bien on trouve des gouges pas chères.
D’où premier problème pour être Dürer:

Dépité par les résultats, on achète une ou deux gouges chères. Effectivement, il y a pas photo, elles marchent mieux, et ça nous amène au deuxième problème pour être Dürer:

Le problème du lino, c’est que c’est comme essayer de faire un tout petit dessin sur une toute petite feuille avec un très très gros feutre. C’est mort pour les petits détails.

La solution pour tout ces problèmes de gouges et de lino, c’est le bois? Non, c’est largement plus compliqué, j’ai essayé et j’ai juste perdu une quinzaine de gouges dans l’aventure.

La solution pour tout ces problèmes de gouges et de lino, c’est le cuivre:


Du cuivre

Le cuivre c’est exactement l’inverse, niveau précision. Reprenons l’exemple du feutre:

Bien. Ok, me dis-je. Je vais trouver une plaque de cuivre et je vais voir ce que je peux faire.
Nouveau problème: avec le cuivre, on est plus chez mémé, c’est fini les épluche-légumes pour bosser.

“ahah lol”

Il y a une solution pour graver du métal: l’acide. Il paraîtrait que certains gravent du métal avec des burins. J’ai essayé et j’en crois pas un mot. Le burin, c’est un genre de gouge mais faite exprès pour le métal. C’est pas en forme de cuiller ni en forme de petit cutter, c’est en forme de clou carré, ça rime à rien, j’ai bien rigolé quand j’ai vu le truc la première fois. J’y crois pas une seconde.

Tout ça m’a mené bien vite vers les aventures rocambolesques que je vous invite à suivre bien vite.

PS: ah et comme je l’ai eu dans la tête pendant une bonne heure, je vous mets la chanson d’Albrecht Dürer, ça fait comme un petit générique: