La gravure à la maison, et au delà (part 1)
Un coup j’étais allé voir une expo de gravures de Durer (j’ai mis un exemple au dessus). Il faut reconnaitre que ce diable de bonhomme savait mettre le feu à la salle et aussi sec des vagues d’enthousiasme parcouraient les salles trop silencieuses. Ce n’était plus que “putain non mais vas y t’as vu celui là?” et autres couinements chuchotés.
Entrainé par le talent de graveur du Maitre, je participai moi aussi à cette bacchanale.
Une bacchanale, par moi.
En fait, j’étais surtout impressionné par les gravures sur bois (celle d’en haut est sur cuivre)
Replaçons les choses dans leur contexte:
Replaçons les choses dans leur contexte:
Dürer: un feu d’artifice d’émotions.
Je décidai aussitôt d’être moi aussi un immense graveur.
Le graveur amateur a TROIS options:
1- La gomme taillée au cutter.
>avantages: tous le materiel est dispo en cours de maths, pas besoin de presse.
>inconvénient: uniquement pour les petites gravures.
2- la patate taillée avec n’importe quel truc pointu.
>avantages: comestible
>inconvénients: c’est pas top niveau définition et globalement c’est pas une bonne idée.
3- le lino taillé avec une gouge.
>avantages: de la vraie gravure comme les pros
>inconvénients: tu vas pas faire du Dürer avec, même si tu le veux de tout ton cœur.
La gravure avec le lino, c’est du lino (comme sur le sol, mais le modèle old school tout marron tout moche) qu’on taille avec une gouge (un petite cuillère toute petite, ou un petit couteau très bien aiguisé) et qu’on imprime ensuite:
Linogravure de A à Z… par nikosan-artwork
Le problème des gouges, c’est que ça coute un bras. Donc on fait avec ce qu’on a, n’importe quel cutter fait l’affaire. Ou bien on trouve des gouges pas chères.
D’où premier problème pour être Dürer:
Dépité par les résultats, on achète une ou deux gouges chères. Effectivement, il y a pas photo, elles marchent mieux, et ça nous amène au deuxième problème pour être Dürer:
Le problème du lino, c’est que c’est comme essayer de faire un tout petit dessin sur une toute petite feuille avec un très très gros feutre. C’est mort pour les petits détails.
La solution pour tout ces problèmes de gouges et de lino, c’est le bois? Non, c’est largement plus compliqué, j’ai essayé et j’ai juste perdu une quinzaine de gouges dans l’aventure.
La solution pour tout ces problèmes de gouges et de lino, c’est le cuivre:
Du cuivre
Le cuivre c’est exactement l’inverse, niveau précision. Reprenons l’exemple du feutre:
Bien. Ok, me dis-je. Je vais trouver une plaque de cuivre et je vais voir ce que je peux faire.
Nouveau problème: avec le cuivre, on est plus chez mémé, c’est fini les épluche-légumes pour bosser.
“ahah lol”
Il y a une solution pour graver du métal: l’acide. Il paraîtrait que certains gravent du métal avec des burins. J’ai essayé et j’en crois pas un mot. Le burin, c’est un genre de gouge mais faite exprès pour le métal. C’est pas en forme de cuiller ni en forme de petit cutter, c’est en forme de clou carré, ça rime à rien, j’ai bien rigolé quand j’ai vu le truc la première fois. J’y crois pas une seconde.
Tout ça m’a mené bien vite vers les aventures rocambolesques que je vous invite à suivre bien vite.
PS: ah et comme je l’ai eu dans la tête pendant une bonne heure, je vous mets la chanson d’Albrecht Dürer, ça fait comme un petit générique: