La gravure à la maison, et au delà (part 3)
Ok, après quelques digressions, où en sommes nous ?
Faisons un rapide résumé:
1 – on peut graver du cuivre avec une pile.
Ok, déjà, ça fait pas mal de bonnes nouvelles. Reste à mettre tout ça en pratique, mais gardons la tête froide.
A ce stade de l’aventure se pose un problème annexe mais qui risque d’avoir son importance par la suite.
Pour les nouveaux, je vais faire une petite mise à niveau de la façon dont on imprime des trucs.
Pour tout ce qui est impression de gravures en patate, gomme, linogravure, tampon, c’est comme ça:
(Mettons qu’on a envie de faire des cartes de voeu pour la nouvelle année, avec un motif de rond avec un trait blanc au milieu)
(c’est pour l’exemple)
C’est la même technique pour la linogravure et les tampons.
Pour tout ce qui est impression de plaques de cuivre, c’est comme ça:
Si vous êtes observateur, vous avez noté l’expression “pression de bâtard”.
Dans le système métrique, ça correspond à plusieurs tonnes au centimètre carré.
Si vous êtes américain, ça correspond à un quart de la température corporelle en Fahrenheit en livres au pouce-carré (chez les spécialistes, ça s’appelle même “une bloody pile d’éléphants montés les uns sur les autres sur une surface d’un trente-deuxième de yards carrés” , mais c’est une ancienne mesure impériale anglaise qui n’a plus cours que chez les graveurs du nouveau monde, nous resterons métriques pour la suite).
Bref, il faut une presse un peu plus balaise que celle de la maison:
Je me dis comme ça que c’est trop con, je vais pas me faire arrêter par une presse faiblarde, je vais quand même graver des trucs en cuivre ou quoi*, et on verra bien.
*a ce stade de la compétition, si j’ai bien compris, cette histoire de pile et de sulfate et tout, ça marche avec tout ce qui est alliage de cuivre, genre laiton par exemple.
Et où trouver des trucs en cuivre ou en laiton ?
AU BHV OU CHEZ N’IMPORTE QUEL VENDEUR DE TRUCS DE PLOMBERIE !
Du coup, voilà:
Et du coup je grave un joint de raccord de plomberie-je-sais-pas-quoi-en-laiton, avec un motif floral:
putain et ça marche carrément !!!!!! Mate le motif floral !!!
Après coup, fort de mes avancées de graveur, je me demande comment ça se passe pour de l’acier.
Je fais une recherche rapide sur internet:
Alors il se trouve que pour l’acier, le produit dans lequel trempent les bouts à graver, c’est encore plus simple:
Une pile, de l’eau, du sel et roule ma poule.
j’entreprends un test, sur un écrou de douze en acier, du coup.
Bien. Comment tout ça s’est déroulé:
J’ai récupéré un écrou que j’avais dans un tiroir, j’ai poli une face pour que ça soit bien bien lisse comme un miroir, j’ai verni tout le truc, dessiné (n’importe quoi, c’était pour faire des essais) à travers le vernis avec une plume (type plume pour dessiner à l’encre) et zou, à la flotte. Puis j’ai nettoyé le vernis protecteur.
Après, j’ai encré l’écrou comme avec une gravure normale, nettoyé le dessus (vous vous souvenez, cette histoire de nettoyer la surface en laissant de l’encre dans les creux), et voilà:
Un écrou gravé. C’est vraiment hyper fin, le petit “A” en haut à gauche fait dans les 1,5mm de haut. J’ai gravé avec un système de loupe, je reviendrai dessus parce que c’est rigolo c’est l’air con fini.
Je me suis dit après coup que je bricolerai bien un genre de pince avec une pile et un motif trempé dans l’eau salée, sur le même principe, mais portable. Pour graver des dessins sur les couverts dans les restos (pour faire des farces).
Mais ça marche pas tellement sur l’inox. Je vous tiens au jus si j’y arrive.
Je dédie ces notes à Claude, mon beau-père, directeur de labo au CNRS, qui est comme qui dirait un ponte pour tout ce qui touche l’électrochimie et à qui je présente toutes mes excuses si jamais il tombe sur ces pages.
Update du 27 février: Anodisez du titane avec du coca light, sympa.
Anodize Titanium with houshold items